Diana Michener
Publié dans Artistes
Durant la même période, Diana Michener s’est lancée dans une série d’autoportraits dont chacun d’eux fut pris à son réveil, tous les matins pendant pendant 33 jours au lever du lit (Morning after Morning, 1994). Elle explore les différentes expressions de son visage comme autant de déclinaison du Moi, mais dans une démarche dénuée de tout narcissisme, et de la manière la plus crûe qui soit, sans artifice ou masque social, parvenant ainsi à créer l’air expressif et passionné recherché. Elle met aussi en abyme le vieillissement inexorable de nos corps qui s’affirme un peu plus tous les jours, chaque matin, à ce moment de la journée pourtant synonyme de renaissance en opposition avec la nuit qui, elle, peut être comparé sur le plan symbolique à la mort.
Plus tard, elle entreprend une autre série, cette fois-ci dans la nature (Solitaire, 1997). Son corps blanc, parfois marqué d’inscriptions diverses, contraste avec le paysage sauvage, renvoyant éminemment à un expressionnisme crû et sans appel. Diana Michener semble lutter contre des éléments invisibles autant que contre elle-même. Elle théâtralise ses poses pour mettre en scène des émotions et cherche la confrontation avec le spectateur. Après l’exploration de la mort, elle semble vouloir comprendre ce qui anime les corps, en commençant par le sien.