En 2016, Diana Michener est encore accueillie à la Maison Européenne de la Photographie pour y dévoiler une autre série, « Anima, Animal », un travail autour des animaux en captivité débuté en 2006, alors qu’elle séjourne en Inde, à New Dehli. Voulant fuir l’effervescence de la ville tentaculaire et grouillante, elle se réfugie dans un zoo. « Tout était très calme et c’était étrange de marcher seule dans la poussière, à me demander ce que je faisais là […] Les animaux me regardaient et je me suis mise à les regarder. »

Cela l’amène à visiter d’autres zoos de divers pays dont celui de Paris au Jardin des Plantes. « À les observer, j’ai éprouvé de la compassion pour ces êtres dont la patience est sans cesse éprouvée par la routine de la vie en captivité », confie-t-elle.

Elle saisit dans son objectif la torpeur et l’égarement de l’animal emprisonné. Les images sont poignantes. L’artiste explique que les animaux photographiés deviennent des portraits dont la présence physique est renforcée par le tirage numérique, exceptionnellement employé pour l’occasion, bien plus que ne l’aurait permis le procédé argentique. Un anthropomorphisme certain détermine une volonté de l’artiste de représenter l’animal dans une posture opposée à celle qu’il a dans la nature.