Diana Michener
Publié dans Artistes
La photographe estime, après les avoir observé en silence pendant près de six ans, que ces animaux ont « subi des chocs traumatiques ». « Une personne ou un animal qui est détenu contre sa volonté ne peut en sortir indemne […] Une fois j’ai regardé un ours qui a mis dix minutes à faire le tour de sa cage, mais il suivait toujours obstinément le même chemin fatigué. Je l’ai observé pendant une heure, c’était douloureux à voir […] L’attitude de la tête de l’animal m’avait frappée comme si nous nous étions rencontrés dans un salon quelconque et, après que nous nous somme jaugés l’un l’autre, j’étais prête à l’écouter parler de son pays natal. Ce sont ses yeux qui disent tout cela et, dans le monde d’aujourd’hui, on dirait que ce regard annonce la tristesse désormais associée au mot étranger. »
Si l’intention première n’est pas dénoncer l’enferment, c’est pourtant là que Diana Michener nous mène, tout en nous montrant, à quel point l’animal humain se croit à tort supérieur aux autres espèces. Il commence déjà en payer le prix à travers le péril écologique que connait le début du XXIe siècle.