Francis Heaulme, le routard du crime
Publié dans Serial Killers et autres
Livré à lui-même, il mène une vie marginale, sillonnant la France à pied, en stop et en train, séjournant dans des refuges Emmaüs et des institutions psychiatriques de désintoxication. Il dépense son revenu minimum à boire, mélangeant parfois alcools et tranquillisants. Il trouve occasionnellement des petits boulots de ferrailleur ou de maçon.
En 1989 il devient Compagnon d'Emmaüs, successivement dans trois communautés de France (Brest, Quimperlé, puis Metz).
C'est dans le crime qu'il pourra assouvir une partie de ces "pulsions sexuelles". N'étant pas capable de commettre l'acte sexuel, il entraînera par deux fois, des hommes dans ses crimes (dont un cousin éloigné), eux violant la victime, lui tuant. Il avoue les meurtres au personnel médical qui ne le croit pas, parce qu'il est trop habitué aux affabulations. Dans de nombreuses gendarmeries, il raconte des agressions imaginaires.
Il est arrêté le 7 janvier 1992 à Bischwiller. Les forces de l'ordre (police et gendarmerie) ont beaucoup de difficultés à confirmer les cas, car les actes sont faits sans raison ni mobile apparents par une personne très mobile, laquelle possède des alibis à cause de négligence. Les lacunes et la mauvaise coordination des organisations sont aussi des facteurs en cause.
Malgré le peu de soutien de sa hiérarchie, le gendarme Jean-François Abgrall a rapidement compris la règle de base concernant celui qu'il est chargé de traquer : « C'est quand on ne lui demande rien qu'il en dit le plus. »
Francis Heaulme raconte avec une incroyable précision des scènes de meurtre, mais en disant se les être fait raconter, les avoir vu en songe, sans dire qu'il y a participé. Par exemple, il mime la façon de tuer une sentinelle en lui tenant fermement la tête en arrière d'une main et en lui tranchant la carotide de l'autre, ou les dessine, puis se rétracte. Selon Abgrall, « Il ne ment pas. Il n'invente jamais rien. Mais il embrouille volontairement les pistes en mélangeant les crimes, les dates et les lieux. » (Émission Faites entrer l'accusé, juin 2009)