Le cas Stéphane Bourgoin
Publié dans Chroniques, écrits
Le furoncle désormais percé, c’est la fin d’une ère, celle de l’omnipotence d’un seul homme, dans un thème dit de « niche », et qui n’a eu de cesse de se poser en grand moralisateur, par une approche toujours très manichéenne de son sujet, en contraste total avec ses comportements et ses actes déplacés.
Une imposture de 30 ans enfin révélée au grand jour, d’abord des médias de qualité (Agoravox et Arrêt Sur Image), puis déversée ensuite dans tous les autres, les médias mainstream dont la vocation est de faire de l’audimat à tout prix. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui, il y a encore peu de temps, surexposaient médiatiquement Stéphane Bourgoin dont chaque parole était d’évangile. Ce dernier aura su exploiter avec talent la paresse médiatique française pour prospérer. C’est consternant qu’il n’ait pas été démasqué plus tôt, mais pas surprenant vu le niveau de corruption qui sied à tous les niveaux dans notre pays.
Je ne pense pas qu’il faille se laisser attendrir par les propos piteux de Stéphane Bourgoin, bien que sa condition de mythomane pathologique réelle soit symptomatique d’un déséquilibre intérieur profond, ce qui est assez terrible en soit. Ceux qui n’assument pas leur intérêt personnel pour la noirceur ne peuvent que dériver inévitablement. À sa manière, Stéphane Bourgoin l’illustre parfaitement.
Dans ses aveux éhontés comportant encore quelques mensonges compulsifs, il se victimise et regrette juste d’avoir été démasqué. À aucun moment il n’exprime d’excuses pour tous ceux et celles qu’il a floués pendant toutes ses longues années. Le tollé médiatique dont il fait à présent l’objet doit être un terrible séisme pour lui, si accro à la mise en lumière de sa propre personne. En prime, il va sans doute devoir bientôt affronter des actions en justice pour plagiat, perdre d’importants contrats d’édition, disparaître des plateaux télévisés où il racontait toujours les mêmes anecdotes et posait ses avis « d’expert », parfois justes, mais souvent à côté de la plaque car trop stéréotypés.