Entretien avec Etienne Ruhaud
Publié dans Correspondances, interviews
Ainsi, dès huit ou neuf ans, je découvris les personnages de Chucky, Freddy Krueger et bien d’autres. Ils me terrifiaient mais me fascinaient totalement en même temps. En parallèle, avec mes parents, je pris connaissance de films davantage adaptés à mon jeune âge tels que L’Histoire sans Fin, Les Goonies, Willow, Beetlejuice, Star Wars ou encore E.T. l’Extraterrestre. J’étais friand de films fantastiques et de science-fiction. Plus tard, vers l’âge de dix ans, je franchis un cap en découvrant Robocop, Terminator, Predator et Alien. Je dessinai tout le temps des monstres ou des robots en ce temps-là ! J’en sculptai aussi en pâte à modeler.
À l’adolescence, je me plongeai avec avidité dans des productions horrifiques telles que le sublime Dellamorte Dellamore, Brain Dead, Candyman, Hellraiser, Cabal (Nightbreed) et bien d’autres. Certains de ces films découlent de l’œuvre littéraire de Clive Barker, auteur, réalisateur, scénariste et peintre extrêmement prolifique. Pour en revenir à la saga des films Alien, ce ne fut qu’un peu plus tard que j’appris que le créateur du monstre n’était autre que le peintre et sculpteur suisse, H.R Giger. L’univers qu’il a créé, d’un érotisme sombre et symboliste, m’avait totalement fasciné et c’est encore le cas aujourd’hui. Au-delà de l’aspect morbide, je percevais toute la poésie et le romantisme qui imprégnaient les films d’horreurs.
Leurs nombreuses paraboles sociales et questionnements philosophiques sur la condition humaine entraînaient en moi de profondes réflexions. Les films subversifs des réalisateurs David Cronenberg, David Lynch et John Carpenter mettaient en abyme nombre de mes questionnements existentiels. Ils me faisaient du bien et m’apportaient des éléments de réponse sur moi-même, à une époque où je cherchai à comprendre qui j’étais et ce je faisais en ce monde.