Entretien avec Isabelle Horlans
Publié dans Correspondances, interviews
Il a un certain goût pour les intrigues et la manipulation... Il est joueur. Au fil de notre correspondance, une forme de complicité s'est créée mais je reste très réaliste sur le sort que j'aurais pu connaître si je l'avais rencontré dans les années 70. Je n'oublie pas qui il est, ni ce qu'il a fait.
6: Que vous a apporté la correspondance avec des serial killers ?
Un éclairage sur la nature humaine et sur cette part d'ombre que nous avons tous en nous. J'y ai trouvé un enrichissement personnel et j'ai découvert de nombreuses personnes intéressantes gravitant autour de cet univers... Des auteurs, des artistes, des criminologues, des étudiants qui préparent leur mémoire, de simples curieux, des journalistes et bien d'autres personnes. Je suis dans l'échange et je n'ai jamais nourri cet intérêt de manière recluse. Bien au contraire, je suis pour l'ouverture, pour le partage des connaissances et des idées. J'ai le goût de l'investigation, de la découverte et j'aime l'idée de créer une émulation constructive autour d'un thème si tragique. J'aime faire des recherches sur les tueurs en série que j'ai l'intention de contacter. Quand j'entreprends d'écrire à l'un d'entre-eux, je connais sa biographie, les grandes lignes de sa personnalité et son affaire criminelle. Cela me permet de définir une approche adaptée pour établir un contact et le rendre durable. Cela me permet de ne pas faire certaines erreurs qui pourraient compromettre la correspondance. Je m'adapte en fonction des profils.
7: Êtes-vous fasciné par l'univers du crime ?
L'univers du crime, m'intéresse de manière générale mais ce qui me fascine le plus, c'est la notion de transgression. L'univers du crime, c'est la transgression des codes et des principes moraux dans une société qui semble de plus en plus vouloir contrôler ses sujets. Nous vivons à une époque où plus personne ne croit aux monstres au sens propre du terme.