Entretien avec Isabelle Horlans
Publié dans Correspondances, interviews
Bien souvent, elles se rendent compte au bout d'un moment qu'elles ont été manipulées, que le tueur en série dont elles s'étaient éprises n'éprouve aucun sentiment pour elles, du moins pas de l'amour. C'est comme si elles sortaient d'un rêve brumeux. Pour certaines, c'est l'occasion de se remettre en question et de repartir du bon pied. Pour d'autres, c'est l'effondrement psychique et la dépression. Certaines sont aussi enfermées dans des schémas qui les conduisent à réitérer encore et toujours les mêmes processus.
Pour ma part, je ne les juge pas mais lorsque l'une d'entre-elles me contacte, je la mets en garde sur les risques que peuvent impliquer une relation épistolaire avec un tueur en série. Parfois, je suis contacté par des jeunes femmes et certaines d’entre-elles ont à peine une vingtaine d'années. Je m'emploie à leur rappeler le sens de ma démarche. Je coupe court aux divagations de ces jeunes femmes exaltées souvent naïves et dans de rares cas, très morbides. J'ai en mémoire le cas de l'une d'entre-elles qui m'avait un jour exposé des fantasmes nécrophiles. Elle fantasmait à l'idée d'avoir des rapports sexuels avec un tueur en série, pourtant bien vivant, qu'elle se plaisait à imaginer mort après avoir été fraîchement exécuté.
Le 27 septembre 2014.