Interview pour "Sadique Master"
Publié dans Correspondances, interviews
Des vidéos de mises à mort réelles issues des cartels de la drogue Mexicains ou de l’Etat Islamique sont très impressionnantes et c’est bien le but recherché par leurs auteurs. Certaines de ces vidéos de meurtres montrent la mort de près en filmant parfois du début à la fin le visage des victimes. On voit ainsi le regard de la personne changer d’état… Passer de vie à trépas. Pour ma part, j’ai déjà vu ce type de vidéo et je dois bien avouer qu’en contemplant les yeux des victimes, je cherchais à capter le moment où la vie tirait sa révérence. J’ai regardé plusieurs fois le passage crucial d’une de ces vidéos qui mettait en scène la décapitation au couteau d’un soldat Syrien par des intégristes Islamistes. Je voulais voir, capter ce moment subtil ou l’on passe de vie à trépas, voir la lueur du regard se figer pour l’éternité. Le cameraman lui-même a volontairement cadré le visage de la victime durant toute la funeste mise à mort avec cette intention. L’intention d’orienter l’effet de la vidéo en permettant au spectateur de s’identifier à la victime était plus qu’avérée. C’est bien notre propre peur et notre fascination que les auteurs de cette vidéo cherchaient à interpeller.
Les cartels Mexicains font quant à eux dans l’horreur pure et les victimes sont très souvent dépersonnalisées contrairement aux vidéos de l’état Islamique qui rappellent souvent les noms de ceux qui vont périr soit disant au nom d’Allah et surtout au profit d’un idéal politique. Les cartels Mexicains déshabillent souvent leurs victimes, les découpent en morceaux au point que ce n’est plus un individu que nous voyons, mais seulement de la viande découpée. J’ai en mémoire une vidéo choc mettant en scène une dizaine de femmes agenouillées avec dans leur dos, leurs bourreaux cagoulés; Une sorte de commando de la mort. En moins de cinq minutes et au terme d’une très brève présentation de leurs motivations, les victimes sont découpées à la machette, égorgées et finalement démembrées.